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libre journal de l'économie
27 octobre 2009

introduction de la crise des Subprimes

Cette crise est l’une des crises les plus graves connues de mémoire d’homme. Les premiers effets sont apparus en août 2007 avec la faillite de plusieurs banques locales américaines, puis ces faillites ont pris un caractère systémique. Cette crise, personne ne connaît l’ampleur qu’elle prendra. Ce genre de crise, il en existe une seule par siècle. Nous avons donc la chance de la suivre, et de la vivre.

Les premières alertes sont apparues lorsque les promoteurs immobiliers et les institutions de crédits se sont rendu compte au début de l’année 2007, qu’un nombre croissant de leurs clients ne pouvaient plus rembourser leurs traites. Ces clients avaient contractés des crédits dits « Subprimes ».

Mais qu’es ce qu’un « Subprime » ?

 Une définition claire et concise pourrait être : un crédit à risque. Plus précisément, c’est une certaine forme de crédit hypothécaire (mortgage) apparue aux Etats-Unis. Ce crédit immobilier est gagé sur le logement de l’emprunteur avec un taux d’emprunts variables au cours du temps. Nous reviendrons dans le détail du crédit Subprime plus tard. On les appelle à haut risque puisqu’il s’agit de vendre des maisons, des appartements à des personnes qui sont au bas de l’échelle sociale ; ils ont plus de mal à rembourser, il y a donc des risques car leur revenus ne sont pas élevés et certains n’ont pas de revenus réguliers.

On les appelle Subprime, pour « prime supérieure » pour rémunérer le risque de défaut des ménages qui ont des revenus modestes. Un grand nombre de banques et d’établissements spécialisés se sont rués sur ce marché des Subprimes puisqu’il y avait des primes plus élevées. Depuis la fin des années 1990, du fait que les gens ont eu des facilités de crédit, il y a eu une montée des prix de l’immobilier. Comme tout le monde maintenant pouvait acheter des maisons il y a eu le phénomène de création de bulle immobilière. Il y a eu une certaine euphorie ces 15 dernières années concernant l’immobilier. Les crédits devenant faciles il y avait de plus en plus de potentiel propriétaire et avec l’amorce de la bulle, les gens se disaient : « si j’achète une maison aujourd’hui avec la montée des prix immobiliers, je pourrais même peut être la vendre à terme et empocher une plus values. »

Notons qu’en plus de la facilité de crédit, les banquiers proposaient des taux d’intérêt relativement bas, des taux attractifs (teaser rate). Mais en revanche la subtilité était dans le fait que les taux d’intérêt étaient variables et indexés sur les taux de marché. Donc quand le taux de marché était réévalué alors le taux du crédit l’était aussi. C’est ce mécanisme qui a étranglé les ménages américains jusqu’à la saisie de leur maison pour rembourser le crédit hypothécaire à la banque. Mais comme dans bien des cas, cette clause était marquée d’un petit astérisque renvoyant en bas de page, dans un langage technique incompréhensible des non initiés, ce pourquoi des millions de ménages américains se sont fait piégés.

Il est important de souligner que les clients qui ont contracté des crédits Subprimes, étaient fragiles, espéraient concrétiser le rêve américain, l’American way of life, c'est-à-dire posséder une maison, être propriétaire. Cette obsession fait partie intégrante de la culture américaine et des critères de réussite dans la société. Avec ce genre de crédit, on a fait croire aux pauvres qu’ils pouvaient vivre comme des riches !

De plus certains clients déclaraient que lorsque les promoteurs établissaient un contrat (bien que ces crédits soient appelés «Subprime» : pour personnes « peu solvable », il fallait quand même gagner un minimum pour que l’usure soit possible), ils (les promoteurs) falsifiaient les montants des revenus pour que le contrat soit cohérent et puisse passer devant la commission.

 « Ces clients parce qu’ils étaient fragiles, et qu’on leur a un peu forcé la main pour qu’ils achètent une maison a crédit »[1], se sont laisser tenter. Dans un même temps, les courtiers qui leurs faisaient signer un prêt touchaient une commission d’environ 5% de la valeur totale du prêt, ce qui pousse aussi les courtiers à faire du chiffre.

Il faut aussi remarquer que dès le début, les banquiers connaissaient le risque d’insolvabilité des clients qui contractaient des Subprimes.

Pour attirer le client, les organismes de crédit offraient des « Teasers rates », c'est-à-dire des taux d’intérêt très intéressant les deux premières années : 2% puis les années suivantes ils variaient, pouvant aller parfois à plus de 10%.

Chiffres de crédits Subprimes : les encours sont de 400 milliards de dollars en 2004, 1400 milliards en 2007.

Le nombre de crédit Subprime n’aurait pas été si important si l’ingénierie financière n’avait pas créé la titrisation. La titrisation consiste à sortir de son bilan des créances, les crédits Subprimes pour les revendre à d’autres investisseurs. Ces investisseurs étaient plus ravis d’avoir des contrats de ce genre puisque les rendements étaient élevés du fait de la forte prime.

Ceux qui vont racheter ces crédits sont les banques américaines mais aussi étrangères, puisqu’ils sont attractifs du fait de leur fort rendement. Dans l’immobilier, plus de 70% des crédits fais par les acteurs financiers sont titrisés.

Avant l’innovation financière de la titrisation, les banques étaient obligées de garder le crédit dans leur bilan jusqu’à l’échéance. Mais avec cette innovation, les banques ont pu se débarrasser des risques en les reportant sur d’autres acteurs financiers, ce qui a eu pour conséquence la multiplication des crédits Subprimes.

Le comportement des banques n’aurait pas été le même si elles auraient dû supporter le risque. Elles auraient moins pris de risque. Les dossiers pour les crédits Subprimes auraient été étudiés plus sérieusement que si le risque aurait été supporté par la banque, les critères auraient été plus pointilleux, mieux encore, les crédits Subprimes n’auraient peut-être pas existé.

Le fait que la déconsolidation ait été possible, il y a eu tout un mécanisme de marketing pour que les ménages puissent concrétiser « l’American way of life ».


[1] Page 9 : Le vrai roman de la crise financière O.Pastré, J-M Sylvestre

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Commentaires
A
pas mal du tout ce site!
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